Victor Hugo quitte l’Académie française. Il s’envole vers l’Assemblée pour défendre la liberté d’expression. Il sait que le droit d’écrire est attaqué de toute part. La tâche sera rude mais elle est indispensable. L’homme de lettres et de droit a lu la censure de l’Encyclopédie et il a vécu celle des romantiques.
Le renoncement n’est cependant pas un mot hugolien. Le combat de Victor Hugo ne sera pas vain, mais il sera précaire. Déferler des vagues d’écriture ou se répandre en ligatures (avec ou sans impétuosité) nécessite de la pugnacité.
Un livre est un code dont les phrases sont des lois, dit un enfant. L’auteur de la légende des siècles ne l’ignore pas. Mais il est touché par la fraîcheur de ce regard. C’est vrai qu’écrire c’est gouverner (Cf. Victor Hugo, in William Shakespeare) (1864). Mais c’est également vrai qu’écrire, c’est être gouverné par ce que le peuple veut entendre (reste au poète à le guider avec des mots).
La liberté d’écrire peut alors se perdre dans le dédale des ruelles du dit et du non-dit, de l’écrit et du non-écrit. Des bouquets de pensées sont tenus par des espérances, des déceptions, des surprises : des espérances pour s’exprimer, des déceptions pour se faire entendre, des surprises pour se faire comprendre. La littérature est liée au pouvoir : pour le faire ou le défaire. Le pouvoir est lié à l’écriture : pour la dessiner ou la raturer.