Paru en 1975, Surveiller et punir de Michel Foucault a profondément marqué l’ensemble des sciences humaines et sociales. Plus de quarante ans après, la société de surveillance annoncée par Foucault se manifeste à travers des préoccupations sécuritaires croissantes et la quête fantasmatique d’un risque zéro.
Les réformes successives de notre droit pénal traduisent une volonté forte de prévenir, voire de prédire, la réalisation des infractions. La surveillance se déploie non seulement dans l’enceinte carcérale mais au-delà des murs.
Il s’avère ainsi crucial de relire l’ouvrage de Foucault à la lumière d’une actualité juridique et politique dense, marquée par une progressive prise de conscience de la nécessité d’appréhender les questions pénales et pénitentiaires d ’une manière globale et concertée, mais aussi par le caractère limité des avancées concrètes en ce domaine.
Ainsi, en mobilisant une pluralité d’approches disciplinaires (du droit à la philosophie, de la science politique à la sociologie et à la psychiatrie), cet ouvrage se propose de mettre les analyses foucaldiennes de la société punitive, du pouvoir disciplinaire, de l’archipel carcéral, de la surveillance généralisée et de la production de la délinquance à l’épreuve de notre présent, à la fois pour en mesurer la portée réelle et pour élaborer un diagnostic original de notre actualité sociale, juridique et politique.