Louis-Ernest Barrias
Entre académisme et naturalisme
Fils d’un modeste peintre sur porcelaine, Louis-Ernest Barrias suit la voie tracée par son frère Félix, Grand Prix de peinture en 1844, et remporte en 1865 le Prix de Rome de sculpture. Il devient par la suite l’un des sculpteurs les plus célèbres de son temps et une figure éminente du milieu artistique parisien. Intéressé par toutes les applications de la sculpture, des arts décoratifs à la statuaire monumentale, il reste toute sa vie attaché à une tradition sculpturale naturaliste et figurative, qu’il enseigne à l’École des beaux-arts jusqu’à sa mort. Abondant et éclectique, son oeuvre témoigne de l’extraordinaire développement de la sculpture dite « académique » à la fin du xixe siècle. Son « infortune critique » illustre l’abrupt désamour dont cet art est bientôt l’objet. Vivement critiqué par certains de ses contemporains, puis tombé dans l’oubli, Barrias n’avait, jusqu’à présent, jamais fait l’objet d’une publication monographique. Cet ouvrage, adapté de notre thèse, se propose de mettre en lumière la carrière et l’oeuvre d’un des sculpteurs favoris de la Troisième République, dont l’art, avant d’être rejeté, a été l’expression des préoccupations et des goûts de son époque.