Issues d’un symposium tenu à Washington à l’initiative de la Société générale des Cincinnati, les contributions ici rassemblées montrent comment les idéaux du siècle des Lumières et les idées des Philosophes français ont imprimé leur marque à la Constitution des États-Unis.
Après avoir rompu le lien de dépendance coloniale, les représentants des treize États nouvellement indépendants ont recherché et trouvé les bases d’institutions solides, pour l’essentiel toujours en vigueur. À Philadelphie, en 1787, le constitutionnalisme européen en a fourni les matériaux, adaptés, dans un cadre fédéral inédit, à la quête du bonheur, au respect de la loi naturelle et à la consécration de la liberté de conscience et de religion, qui, chez les colons émancipés, accompagnaient le rejet de tout pouvoir oppressif.
Connaître ses origines aide à comprendre la pérennité du dispositif. La contrainte fédérale a permis de renforcer la protection des droits fondamentaux de l’individu, d’emblée favorisée par la « balance des pouvoirs » et, dès 1791, améliorée par les dix premiers amendements à la Constitution. La liberté religieuse voulue par les Pères fondateurs a, de même, contribué à l’épanouissement de la liberté démocratique. Dans l’un et l’autre cas, la Cour suprême a favorisé la continuité en interprétant les prescriptions constitutionnelles sans omettre, à l’occasion, de citer les intentions de Jefferson et de Madison.