La scène se déroule sur le Mont Rushmore, un lieu bien connu en raison des visages de quatre présidents américains sculptés dans la roche. Un couple, Eve Kendall [Eva Marie-Saint] et Roger Thornhill [Cary Grant], s’efforce d’échapper à des tueurs. Un innocent injustement poursuivi, une jeune femme blonde, mystérieuse et attirante, un suspense conçu pour faire réagir le spectateur, nous sommes dans un film d’Alfred Hitchcock. La Mort aux trousses est, à ce titre, un modèle du genre.
Auteur de cinquante-quatre films, Hitchcock est bien connu pour ses scénarios, sa manière de filmer et son humour sous-jacent. Il nous montre des innocents en quête de vérité, des coupables d’autant plus dangereux qu’ils sont sympathiques et avenants.
Cependant, derrière l’oeuvre destinée à distraire, certains aspects étonnent. Ce qui permet d’identifier un film hitchcockien est déroutant pour un juriste : c’est l’innocent qui doit prouver qu’il n’a rien fait ; les enquêteurs font preuve d’une rare incompétence ; l’impartialité ne caractérise guère les juges et un procès conduit rarement à la condamnation du coupable.
Comment comprendre cette vision du droit ?
Dans ses films, Alfred Hitchcock a voulu transmettre sa propre conception des règles juridiques et de leur application dans la société. Il existe bien un droit hitchcockien, fondé sur trois lois qui parfois se combinent. C’est dans ce droit qu’il faut se plonger pour donner un nouvel éclairage à son oeuvre cinématographique.