Expression de la mauvaise gouvernance des organisations, les fautes de gestion retardent inexorablement le développement d’un jeune Etat comme le Cameroun. Les diverses mesures prises jusque-là pour assainir les moeurs publiques se sont avéré inefficaces. L’accent vient d’être mis sur la répression comme l’ultime moyen pour contraindre les agents publics à mieux gérer. Cette mise en oeuvre de la responsabilité administrative est choisie au moment où il est question d’appliquer dans l’Administration les principes de gestion privée tels que la transparence, les normes de qualité, la reddition des comptes et la responsabilisation des agents. Ceux-ci devant exercer leurs fonctions dans le respect de la loi, la neutralité, la probité afin de satisfaire la demande sociale.
La faute de gestion se caractérise par l’absence de définition. Elle recouvre plutôt une diversité d’actes qui causent préjudice à la collectivité comme la violation de textes, la négligence, l’omission, le défaut de surveillance des organes de contrôle. Sa fonction essentielle est la réparation civile et pécuniaire du préjudice subi par la victime mais peut revêtir un caractère pénal. La gravité de certains faits peut la faire muter en faute pénale pour que puissent s’ensuivre nécessairement les peines correspondantes. En 2018, la faute de gestion est devenue le dénominateur commun à la responsabilité administrative. En conséquence, la répression cesse d’être administrative pour devenir uniquement juridictionnelle.