L’excellence et l’échec scolaires sont des réalités construites par le système éducatif, mais ils se présentent souvent aux familles et aux enfants comme des mesures objectives et donc indiscutables. En conséquence, il est important de comprendre ce que les élèves font de ces jugements en apparence sans appel. Cet ouvrage porte sur les décalages possibles entre le statut attribué par l’Institution scolaire et l’image de soi que se construisent les enfants en fin de scolarité primaire. Il montre que tous les élèves ne sont pas prisonniers des « étiquettes » posées sur eux, et que se montrer « en décalage » peut être une stratégie existentielle permettant aux enfants de « sauver la face » dans le milieu scolaire. De plus, ce travail alimente un autre débat important, à savoir ce que représente, en tant que motivation à apprendre, la conscientisation par l’élève de son niveau de réussite, en mettant fin au mythe de la notation négative qui stimulerait l’élève. Il semble ainsi primordial que les parents et les enseignants, qui participent à la construction de cette image de soi chez leurs enfants-élèves, prennent conscience d’un certain nombre de mécanismes qui sont implicitement en jeu dans les transactions relationnelles scolaires. Psychologue de formation, docteur en Sciences de l’éducation et qualifiée maître de conférence, Marie-Anne Mallet a enseigné pendant cinq ans à l’université de Nantes. Elle intervient actuellement en formation continue dans le Diplôme d’Université Histoires de Vie en Formation (DUHIVIF) à Nantes, et conduit dans le cadre du CREN (Centre de Recherche en Éducation de Nantes) et de Transform’ (Transdisciplinarité et formation) des recherches sur les images de soi dans le milieu scolaire et universitaire.