Jamais aussi belle déclaration n’aura eu un tel retentissement dans l’histoire des droits. La formule ainsi consacrée aux anciens combattants et proclamée à la tribune par Clemenceau cristallise la reconnaissance d’un véritable « droit créance » au sortir de la Première Guerre mondiale. Avant 1914, le droit des anciens combattants est oublié et peu innovant. Les hommes ayant fait la guerre regagnent leur foyer dans l’anonymat et le dénuement les plus extrêmes. Pourtant, l’assise confortable de la Troisième République et l’intervention croissante des pouvoirs publics auraient pu laisser augurer une amélioration de leur condition ; mais à peine la société a-t-elle eu le temps de panser ses plaies qu’il faut déjà penser la Revanche et le soldat demeure un laissépour-compte. Avec la guerre de 1914, les gages de reconnaissance de la société à leurs égards deviennent concrets et honorent leurs souffrances et celles des familles. Le droit s’adapte à un changement radical des mentalités et l’ancien combattant représente désormais un pilier de la démocratie, du droit et des Libertés pour nos sociétés.