En adaptant des oeuvres romanesques au cinéma − La vie criminelle d’Archibald de la Cruz (1953), Él (1955), Le journal d’une femme de chambre (1964), Belle de Jour (1967), Tristana (1969) et Cet obscur objet du désir (1977) −, Luis Buñuel entend dénoncer les freins qui brident les individus et qui constituent une entrave à leur désir.
Le véritable désir, souvent refoulé dans l’inconscient, se manifeste dans les rêves et les fantasmes. De même, des événements, qui semblaient relever du pur hasard dans un premier temps, traduisent, en réalité, l’inconscient des personnages. Le cinéaste nous révèle les impasses de la morale à travers un questionnement qui porte sur les notions de perversion et de déviance – masochisme, sadisme et fétichisme –, auxquelles peut conduire l’inhibition des pulsions.
Toutefois, les personnages privilégient souvent l’attente à la réalisation de l’acte lui-même, en élaborant notamment des mises en scène. Le temps constitue, par ailleurs, un facteur essentiel pour la cicatrisation des blessures, la guérison ou, pour le moins, la rémission...