Le pape hérétique peut-il être déposé ? Cette question provocatrice met en jeu l’histoire et la foi, le droit et la théologie, et reçoit des réponses diverses sur la possibilité de déposer le souverain pontife dans le cas spécifique de l’hérésie, seule dérogation admise au principe selon lequel le premier siège n’est jugé par personne. C’est autour de ce thème qu’eut lieu une rencontre internationale à l’université Paris-Saclay, en mars 2017, pour aborder la question agitée par la thèse de Laurent Fonbaustier, La déposition du pape hérétique. Une origine du constitutionnalisme ? (Mare & Martin, 2016).
À la suite de ce travail novateur, les congressistes ont abordé la question sous un angle chronologique, depuis la conceptualisation de la déposition pour cause d’hérésie chez les canonistes médiévaux jusqu’aux supputations des traditionalistes contemporains relatives à Paul VI, en passant par les pratiques conciliaires du temps du Grand Schisme qui voient plusieurs papes ou antipapes déposés par ces assemblées. Ces contributions éclairent d’un nouveau jour l’inextricable souveraineté pontificale, et les difficultés pratiques de la déposition.