Dans not re société qui se préoccupe de développement durable, il peut paraître naïf de vouloir s’intéresser à l’éphémère. Pourtant, il n’y a là aucun paradoxe. La volonté de laisser intacts aux générations futures les biens, les matières premières et les choses naturelles n’exclut pas qu’on puisse s’attacher à protéger les manifestations éphémères de l’activité humaine.
L’impératif de sécurité juridique y encourage, alors qu’en même temps, le phénomène de l’accélération du temps et le développement des technologies de l’information et de la communication sont de nature à fragiliser les situations acquises.
L’éphémère renvoie à la notion de fragilité et de précarité. Est éphémère ce qui ne dure qu’un instant, en raison de sa nature évanescente (recette, parfum, renommée…) L’éphémère concerne aussi ce qui est perçu comme un intervalle, en vue de préparer une situation future (promesse, loi expérimentale, période d’essai…) L’éphémère renvoie enfin aux notions d’urgence : si l’on ne fait rien rapidement, ce à quoi on est attaché risque de disparaître de manière irrémédiable.
Dans cet ouvrage, les auteurs se sont efforcés de montrer comment le droit peut prendre en compte l’éphémère pour le protéger ou s’en protéger.