Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1980, les thèses culpabilistes sur le sous-développement de l’Afrique ont constitué une tentative d’explication historique de ce phénomène. Cet ouvrage pose une question essentielle : quarante-six ans après les indépendances africaines, est-il toujours normal, logique ou même important de continuer d’attribuer la culpabilité et la responsabilité du sous-développement de l’Afrique sub-saharienne uniquement à des acteurs exogènes ? L’originalité de ce livre est que l’auteur, à l’aide d’un nouveau champ conceptuel et méthodologique, porte de l’intérieur même des sociétés africaines, un regard critique qui permet de comprendre le développement actuel du sous-développement dans le continent. À l’aube de ce nouveau siècle, l’Afrique et le Gabon, marqués par la culpabilité de leurs élites dirigeantes, politiques et intellectuelles, ont tout intérêt à réactualiser le grand débat de société sur leur devenir, afin de se prononcer sur cette alternative : révolution développementaliste ou développement du sous-développement ?
Marc-Louis Ropivia est professeur à l’université Omar Bongo de Libreville. Il a été professeur invité des universités africaines, canadiennes et françaises. Il a exercé des fonctions ministérielles au Gabon et a été expert pour le Programme des Nations Unies pour le Développement et pour la Coalition Mondiale pour l’Afrique. Il a fondé en 1993 le Centre d’Études et de Recherche en Géopolitique et Prospective (CERGEP) à l’université Omar Bongo. Il est l’auteur de nombreuses publications scientifiques, notamment de deux ouvrages, Géopolitique de l’intégration en Afrique noire, l’Harmattan, 1994, et Batailles navales précoloniales en Afrique, ISC/Economica, 2007.