Présenté sous forme d’un prologue, évoqué à travers le générique, intégré à la première séquence, développé dans un flash-back, occulté dans un fondu au noir, l’incipit qui ouvre un roman pose sans doute la première énigme narrative et le premier souci de mise en scène au réalisateur dont le projet filmique repose sur l’adaptation d’une écriture littéraire. L’incipit affiche les codes fictionnels qui permettent d’établir le contrat de lecture entre l’auteur et son lecteur ; il participe à la connivence dont le mode autobiographique se nourrit, annonce la transgression des codes dans des oeuvres dites « postmodernes ». Si l’incipit précise la nature de l’écrit, permet un classement du genre, quelles stratégies sont déployées à l’écran pour faciliter ou non l’entrée dans le récit ? Quelles répercussions ces choix ont-il sur la structure narrative et dramatique de l’adaptation ?
Cet ouvrage aborde l’adaptation cinématographique à travers la perspective des « premières pages – premiers plans » et pose la question du « contrat d’adaptation », illustrée dès l’incipit d’un film alors que génériques et premières séquences scellent le contrat de lecture de l’oeuvre.