Les perturbations du climat d’origine anthropique que nous vivons aujourd’hui ne relèvent ni d’une « crise » dont on peut encore sortir ni d’une « catastrophe » qui induirait des bouleversements sociétaux plus profonds mais néanmoins réversibles. Cette nouvelle réalité conduit à s’interroger sur les transformations qui doivent s’opérerdans la sphère juridique. La mise en place d’un « état d’urgence climatique » permettrait-il l’adoption de mesures de réglementation, certes plus contraignantes et attentatoires aux libertés individuelles, mais aussi plus efficaces face au péril climatique ? Les principales institutions qui gouvernent les rapports sociaux, à commencer par l’Etat, peuvent-elles résister à ce péril ? N’est-il pas nécessaire d’ériger de nouveaux principes juridiques au plus haut rang de la hiérarchie des normes – le principe de solidarité par exemple – pour en déclasser d’autres, qui conduisent à une hyper-individualisation des rapports entre l’homme et son environnement ?