L’objectif de cet ouvrage est d’interroger le sens et l’usage du terme critique, en sciences sociales et notamment dans le cadre des études en communication. Cette démarche nous a semblé d’autant plus cruciale que la communication est souvent réduite à un ensemble de pratiques d’ordre instrumental dont la vocation serait de résoudre les problèmes sociaux dans une démarche d’ingénierie. A contrario du sens commun, cet ouvrage met l’accent sur les liens qu’entretiennent les faits sociaux de communication avec des enjeux de pouvoir, de domination, de conflictualité sociale et d’émancipation. Impossible, en effet, de penser les sociétés contemporaines sans faire une critique systématique du présent et sans mettre l’accent sur ses virtualités pratiques. Impossible également d’évoquer la critique en tant que réflexion théorique sans considérer la fonction sociale des activités scientifiques qui s’en réclament.
Critique, sciences sociales et communication propose ainsi une cartographie des « territoires » de la critique en communication et le repérage de leurs principales nécessités, tensions et articulations épistémologiques.