Suite à la révolution de février 1848, la Deuxième République est instaurée en France. Durant trois ans, son fonctionnement est marqué par des crises multiples, en raison de l’affrontement entre les deux pouvoirs établis par sa Constitution. Le 2 décembre 1851, par un coup d’État, le Président de la République l’emporte définitivement sur l’Assemblée. La brièveté du régime, son issue et certains aspects de sa pratique ont conduit à condamner son texte constitutionnel, tenu pour responsable des difficultés institutionnelles, ce qui explique le désintérêt relatif des constitutionnalistes pour cette période. Pourtant, au regard des événements, une contradiction semble patente : le suffrage universel, fondement de la République, a amené au pouvoir ses principaux ennemis, un Président bonapartiste et une Assemblée monarchiste. Le présent ouvrage propose une relecture de la Constitution, dans sa préparation et dans sa mise en œuvre, pour comprendre les raisons de cette distorsion entre régime et corps électoral, entre République et Démocratie. En tenant compte d’un contexte historique aux conséquences essentielles, ce livre dresse un tableau nouveau de la République de 1848, sans doute loin de son image traditionnelle, mais aux incidences majeures en matière de théorie juridique. Maître de conférences en Droit public, Arnaud Coutant enseigne à la Faculté de Droit et de Science politique de Reims et au Centre Universitaire de Troyes.