Comment limiter le marché, lorsque son ex tension progressive gagne désormais des domaines qui jusqu’à récemment lui échappaient, comme le corps et la nature ? Cette question est au coeur des Commodification Studies, les études qui portent sur les problèmes éthiques, moraux ou sociaux posés par certains marchés particuliers (la GPA, les organes, les services environnementaux, etc.). Peut-on échapper à certaines formes de marchandisation alors que les avancées techniques ont permis à des « objets » nouveaux de circuler ? Au nom de quoi conserver des espaces, des choses, hors de la propriété individuelle ou du champ des négociations privées ? La marchandisation est contestée en ce que la progression du marché dans de nouveaux champs l’est. Mais le fait même de rendre compte des évolutions constatées en termes de marchandisation l’est également : le concept , essentiellement critique, est lui -même par fois contesté. Dans ce volume, des philosophes, des juristes et des économistes se saisissent de ces questions, interrogent la pertinence des arguments et des réponses produites. Leurs chapitres analysent la manière dont les choix politiques façonnent l’appréhension des nouveaux objets, et donc les termes du débat, ainsi que certaines alternatives possibles, qu’elles soient déjà à l’oeuvre ou simplement pensées. Cet ouvrage est le premier en France à rassembler des travaux de chercheuses et chercheurs de plusieurs pays et disciplines, qui sont autant de contributions au champ, ainsi prolongé et renouvelé, des Commodification Studies.